

La première chose que je fais dans la journée, c’est sortir de chez moi. Le matin, je traîne, je vais prendre un café quelque part… je ne me structure qu’en fin de journée. Je suis un couche-(très)-tard, je dors 5-6 heures en semaine, et comme je me couche vers 3h du matin, je dors longtemps si j’ai une journée vraiment libre le lendemain. Et je ne saute surtout pas du lit, j’y traîne encore une bonne heure, même si ça arrive trop rarement !
Me dépêcher. Pour que ce soit vraiment un jour de liberté, il faut qu’il n’y ait rien de prévu, ou des plans vagues: imaginer qu’on va se retrouver avec des amis au restaurant, ou aller au cinéma… mais je ne fixe jamais de rendez-vous !
Pas vraiment, si ce n’est que je vais absolument me promener. Sans réel but précis autre que celui de trouver un café qui me plaît.
Le sommet de la liberté pour moi, c’est aller à Saint-Jean-de-Luz, au bord de l’océan : c’est l’endroit où je me sens le plus apaisé au monde, à l’écart de tout. Quand j’ai deux-trois jours, je file souvent là-bas, me reposer ou travailler au calme. Et même à Paris, je pense souvent à cet endroit. Donc, inévitablement, le son, c’est le bruit des vagues, l’odeur, les embruns marins, et la couleur, le bleu de l’océan et du ciel. C’est la sensation la plus dominicale qui soit, parce que la plus libre.
Curieusement, à la maison, je lis plutôt des journaux : les romans, je préfère les lire dans les trains, les avions, à l’hôtel… Le dimanche, c’est le Courrier International, et toutes sortes de journaux opposés politiquement, de Libé au Figaro, Le Monde systématiquement, et le Canard Enchaîné. Je lis tout ça avec un regard un peu distant, je fais mon mélange, lis les mêmes articles passés sous différents filtres.
« Je dois avoir 8 ou 9 ans et je cours comme j’avais l’habitude de le faire souvent ! »
Un sport. Et étrangement, j’aime bien le faire en salle. Autant j’aime l’espace et la liberté, autant pour le jogging, contrairement à la majorité des gens, j’aime être dans une petite salle : c’est le paysage le plus aseptisé qui soit. J’écoute de la musique pop et je m’évade, comme dans une bulle.
Brunch ! Et surtout, mélanger bien le sucré et le salé, j’adore ça. J’aime aussi bruncher après un concert du dimanche matin, c’est ma grande spécialité. Il y a plusieurs adresses que j’aime bien, L’Hôtel Particulier à Montmartre, ou le Mama Shelter – ça m’amuse, ça me rappelle des trucs de « quand j’étais gamin ».
Le dimanche, c’est plutôt de la pop : en vrac, David Bowie, Prince, Led Zeppelin… Parfois de la musique contemporaine aussi, curieusement… en tout cas des choses assez actuelles, des 50-60 dernières années. Ca éveille chez moi une idée de créativité et de liberté, et je reviens à mes vieux phantasmes : à la base, je voulais être compositeur. Dans ces moments, je libère ma tête de ma carrière de pianiste, et je rêve que, si j’ai le temps, je pourrais me remettre à composer.
Spontanément me vient à l’esprit la série des “Bleus” de Miró !
J’adore cuisiner, mais j’ai rarement l’occasion de le faire, alors, c’est sûr qu’un jour de liberté, je le fais. Je viens d’une famille où tout le monde cuisine – j’ai même un grand-père qui cuisine très bien – et, tout petit, le dimanche ou en vacances, j’aimais déjà le faire. Je viens de Toulouse, alors le printemps, l’été, ce sera quelque chose de très méditerranéen, des légumes, de l’huile d’olive… Et pour ce qui est de l’automne et de l’hiver, je vais me tourner presque vers le Périgord: le canard, et le sous-bois… donc des champignons. Par exemple, une poêlée de girolles que je fais régulièrement (cf recette ci-dessous, ndlr).
J’adore la famille, mais la mienne est à Toulouse. Donc dimanche, c’est surtout des amis, parfois même des gens dont je suis moins proche. En tout cas, je n’envisage pas forcément de dimanche sans voir personne, j’aime bien être entouré.
Le soir très tard, dernière séance. Jamais en journée. J’allais énormément au cinéma à une époque, et j’ai une très bonne culture cinématographique, même si ces derniers temps j’y suis allé très peu. Ce que je préfère, quand j’ai du temps, c’est voir ou revoir une grande fresque comme le Ran de Kurosawa ou le Casanova de Fellini. Un jour, je compte prendre toute une journée pour voir la version longue des Rapaces de Von Stroheim (10 heures).
« Je dois avoir 11 ans à peu près (je suis à droite en compagnie de mon frère Olivier), et suis à la campagne au bord d’une rivière »
Aller pêcher le poisson de rivière, cueillir des champignons, et revenir les cuisiner…
Le problème avec le rêve, c’est que ce sont des situations que l’on ne peut pas préméditer. On peut juste dire, après, que c’était un dimanche de rêve… Mais un dimanche idéal, cela reste aller à Saint-Jean-de-Luz.
– environ 400-500 g de girolles
– curry, sel, poivre
– lait
– quelques herbes (cerfeuil, persil, ciboulette…)
– beurre
– Faire tremper quelques heures les amandes dans du lait.
Ensuite :
– Nettoyer minutieusement les girolles avec du papier essuie-tout légèrement humidifié. Couper les extrémités terreuses des pieds. Partager en 2 ou 3 les plus grosses.
– Hacher les abricots secs en petits morceaux
– Retirer les amandes du lait et les concasser
– Hacher finement les herbes
– Emincer l’oignon
– Faire chauffer du beurre dans une grande poêle. Y faire revenir l’oignon quelques minutes à feu doux.
– Ajouter les abricots secs.
– Déglacer le tout avec un peu de kirsch
– Une fois le kirsch évaporé, ajouter les girolles, puis verser environ 15 cl de bouillon de volaille. Laisser cuire à feu moyen 6-7 minutes en remuant.
– Déglacer avec le jus du citron puis ajouter les amandes, les herbes, une pointe de curry, du sel, du poivre.