

Illustratrice française reconnue pour son style minimaliste et audacieux, Malika Favre signe des œuvres élégantes et épurées alliant formes géométriques et couleurs vives. Elle collabore régulièrement avec de nombreuses marques prestigieuses et publications internationales telles que The New Yorker, Vanity Fair, Vogue... et rejoint le Théâtre des Champs-Elysées pour illustrer les temps forts de la première saison de Baptiste Charroing.
Vous êtes née en région parisienne, vous avez étudié et débuté votre carrière à Londres et vous vivez actuellement à Barcelone… Comment ces villes ont-elles influencé votre travail artistique ?
Chacune de ces villes est une ville de cœur. Paris, bien entendu, restera l’endroit où j’ai grandi et appris à dessiner avec ma mère, artiste et mère au foyer.
Londres, ensuite, m’a ouvert à la scène internationale du design et, de par son melting pot, a réellement nourri mon inspiration et aiguisé mon œil. C’est aussi là-bas que je suis devenue illustratrice indépendante à 28 ans.
Barcelone, c’est une ville plus douce et chaude qui m’a permis de ralentir le rythme et de m’imprégner quotidiennement de cette lumière et de ces couleurs qui habitaient déjà mes dessins depuis longtemps.
Vos premières impressions en arrivant à Londres puis à Barcelone ?
Ma première impression de Londres était celle d’une ville empreinte d’une énergie grisante, vivant à un rythme effréné. C’était une ville où tout paraissait possible, et cela s’est avéré plutôt vrai. Il y a un véritable esprit londonien : un mélange d’ambition sans limite mêlée à une humilité nécessaire pour s’intégrer à la culture anglaise. La scène créative, artistique et musicale était en ébullition constante et à la portée de tous les budgets.
Ma première impression de Barcelone était celle d’un village, avec la vie et le rythme qui vont avec. Le contraste entre une ville gigantesque comme Londres et une ville que l’on peut traverser à pied comme Barcelone était d’autant plus frappant. Il m’a fallu un an pour m’adapter à ce nouveau rythme et pouvoir en profiter pleinement.
Vos quartiers préférés ?
À Paris : Le 19e et le Marais.
À Londres : Hackney et East London en général, où j’ai gravité pendant 16 ans.
À Barcelone : Gràcia, le joli quartier où j’habite depuis 7 ans.
Ce qui vous manque lorsque vous n’êtes pas dans chacune de ces trois villes ?
Le franc-parler de Paris me manquera toujours.
À Londres, ce sont surtout les expositions et les spectacles qui me manquent, mais aussi cette sensation que tout est possible.
À Barcelone, ce sera toujours la douceur de vivre et le soleil.
Qu’importe où je voyage dans le monde, atterrir à Barcelone est toujours un plaisir absolu.
Une émotion artistique, littéraire ou musicale de Paris / Londres / Barcelone ?
Paris : Une expo au Grand Palais – majestueux, tout simplement.
Londres : Un spectacle de danse contemporaine au Sadler’s Wells.
Barcelone : Passer devant la Casa Vicens, au coin de ma rue. Je ne m’en lasserai jamais.
Un son, une couleur, une odeur ?
Paris : Le bruit d’une chaise de bistrot que l’on déplace, le bleu-gris des toits de Paris, l’odeur du croissant sortant du four.
Londres : Le brouhaha du pub, un bleu nuit, l’asphalte mouillé.
Barcelone : Le bruit des pétards, l’orange des façades contrasté par un bleu ciel, l’odeur de la mer.
La cuisine que vous aimez particulièrement ?
Un tajine aux olives, le Pa amb tomàquet, un fromage Français fondant et une belle pièce de chateaubriand (sauce béarnaise).
Une soirée idéale à Paris / Londres / Barcelone ?
Paris : Un apéritif entre amis sur le canal de l’Ourcq, suivi d’un film en plein air à la Villette.
Londres : Un concert de musique électronique dans une église.
Barcelone : Un barbecue sur notre terrasse colorée.
Dans quelle autre ville pourriez-vous poser vos valises ?
Mexico, une autre ville de cœur dans laquelle j’espère vivre un jour.
Pour en savoir plus malikafavre.com