Giulio Cesare in Egitto, Haendel
mise en scène de Damiano Michieletto
L’intention dramaturgique de Damiano Michieletto
« Je me suis toujours demandé pourquoi cet opéra n’avait pas été intitulé Cleopatra car Giulio Cesare n’y fait pas grand-chose. Il est très passif. César ne fait pas avancer l’histoire car celui qui précipite l’action est Sesto, un jeune homme qui doit faire face au meurtre de son père et se venger. Ce faisant, il évolue et devient un homme. L’action est également conduite par sa mère, et par Cléopâtre qui bouscule tout. Pour moi, César est un homme qui a déjà atteint ses buts et tout accompli. Historiquement, quand il part en Egypte, il a 52 ans. Quatre ans plus tard, il mourra en revenant à Rome. A ce moment de sa vie, celui évoqué dans l’opéra, César sait qu’il ne peut qu’être tué », car il est est trop puissant et d’autres convoitent son pouvoir.
Dans « Lost in translation », « le personnage joué par Bill Murray rencontre Scarlett Johansson et en tombe amoureux. Il en devient plus léger et plus jeune. Mon César lost in Egypt est un grand empereur redevenu humain. » J’ai également voulu insister sur la prémonition de sa mort en faisant surgir les conjurés sur scène. J’ai rendu forte la figure de Pompée, comme une statue de Commandeur. (…) Il est cet absent qui fait se mouvoir Sesto et Cornelia, il incarne cette peur de la vengeance qui hante César. »
La scénographie
Damiano Michieletto imagine une boîte blanche, qui va peu à peu s’ouvrir pour laisser apparaître l’univers mental des personnages, et notamment les Trois Parques qui tiennent le fil rouge de la vie qui peut être coupé à tout moment. Elles deviennent une sorte d’obsession pour César qui sait que sa vie tôt ou tard va s’achever. Le décor évolue et devient un filet avec toujours ce fil rouge comme leitmotiv. Le choix des costumes modernes sert la symbolique des personnages humains qui pensent et vivent des situations précises et concrètes. Mais les renvois à l’Egypte, à la Rome antique mais aussi à l’ère baroque ne manquent pas. La statue de Pompeo est un clin d’œil à une célèbre peinture néoclassique de Vicenzo Camuccini.
Les costumes de Agostino Cavalca servent donc cette dramaturgie chargée en symboles, avec, pour le rôle de Cléopâtre, plusieurs identités qu’elle endosse pour séduire César. Toutes ces facettes sont de grandes icônes du passé, de Louise Brooks à Elizabeth Taylor, rappelées tant par les perruques que par les robes.
Documentation disponible
- Programme de salle : voir le pdf
- Vidéos : montage du décor (timelapse), costumes et personnages de Cléopâtre
- Captation du spectacle : chaîne TCE Live
(c) photos : Vincent Pontet
Images du spectacle
Fiche technique
Le 11 mai 2022 au Théâtre des Champs-Elysées
Coproduction Théâtre des Champs-Elysées | Oper Leipzig |
Opéra Orchestre National de Montpellier | Théâtre du Capitole de Toulouse
- Damiano Michieletto, mise en scène
- Thomas Wilhelm, chorégrahpie
- Paolo Fantin, scénographie
- Agostino Cavalca, costumes
- Cécile Kretschmar, coiffure, maquillage, masques
- Alessandro Carletti, lumières
Solistes:
Jules César, mezzo-soprano
Cléopâtre, soprano
Sextus, contre-ténor
Cornélie, contralto
Ptolémée, contre-ténor
Achille, baryton
Nireno, contre-ténor
Curio, baryton
Danseuses, comédiens, figurants
3 danseuses (les Parques), 1 comédien (Pompée), 7 figurants
Prochaines représentations
> Opéra de Rome
Octobre 2023