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Le Silencieux est le début d’une longue collaboration entre le réalisateur Claude Pinoteau et Lino Ventura. Un an plus tôt, Pinoteau, alors assistant de Claude Lelouch sur “L’Aventure c’est l’aventure”, sympathise avec Lino Ventura. C’est Ventura qui l’impose à la Gaumont comme réalisateur du “Silencieux”, un polar adapté de “Drôle de pistolet” de Francis Ryck.
À l’occasion de la venue à Londres d’une délégation scientifique soviétique, les services secrets britanniques enlèvent un de ses membres et le font passer pour mort. Il s’agit en fait d’un savant français, Clément Tibère, enlevé par le KGB seize ans plus tôt. Refusant de collaborer dans un premier temps par peur des pressions et des menaces de mort, Tibère finit cependant par accepter de dénoncer deux espions soviétiques participant à la délégation. Les Britanniques le relâchent alors sous une nouvelle identité. Mais, immédiatement, le KGB le pourchasse. Il essaye alors de regagner la France et de trouver un moyen d’échapper à la chasse à l’homme. La venue à Paris d’un Boris Korodine, chef d’orchestre, bouscule l’intrigue…
L’action se déroule à Londres, à Paris et à Genève au tout début des années 1970. Le Théâtre des Champs-Elysées y est soi-même – une salle de concert accueillant un concert symphonique…
A cette époque, nous accueillions l’Orchestre national de France (ONRTF à l’époque) sous la direction de Zubin Mehta, de Lorin Maazel ou encore de Evgueni Svetlanov, l’Orchestre de Paris avec Georges Prêtre ou Seiji Ozawa, L’Orchestre Philharmonique de Berlin avec Herbert von Karajan, les pianistes Arthur Rubinstein, Maurizio Pollini, Nelson Freire, Claudio Arrau…, le violoniste Isaac Stern, les sopranos Mirella Freni et Elizabeth Schwartzkopf, la mezzo-soprano Teresa Berganza, le baryton Dietrich Fiescher-Diskau… Mais aussi le ballet de l’Opéra de Paris, le Nederlands Danse Theater, les ballets de Bali et même un programme de Chants et danses de Corée du Nord, direct depuis Pyong-Yang.
Vrai: l’achat de places au guichet, avec le choix qui se fait sur la maquette, et la réservation, via un plan papier… Vrai aussi, ce que l’on appelle “le décor de concert” (le décor dans lequel joue l’orchestre) – c’est celui qui fut utilisé au TCE avant les travaux de 1985.
Faux: difficile pour un chef d’orchestre ou un musiciens de se rendre compte des gens qui se trouvent en coulisses tout en dirigeant; invraisemblable, bien sûr, que la police apparaisse à découvert sur scène… (mais qui sait, cela n’est pas encore arrivé !)
On ne saura jamais: si nous avons eu des espions parmi les musiciens qui se sont produits sur notre scène.
Disponible en DVD ici (Gaumont)