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Portrait de ville : Marseille par Sandrine Piau

Parisienne de naissance, la soprano Sandrine Piau a troqué le bitume parisien contre le soleil et la mer de la cité phocéenne. Voilà déjà quelques années qu’elle s’est enamourée de Marseille et sa douceur de vivre méditerranéenne. Sandrine Piau nous raconte sa ville, entre lumière et horizon.

Pouvez-vous nous décrire la ville de Marseille en quelques mots ?

Pour moi, Marseille c’est avant tout la lumière. Si je n’avais qu’un mot à choisir ce serait celui-là. Cela concerne évidemment la ville, mais aussi les gens car les marseillais peuvent être très lumineux comme la plupart des gens du sud d’ailleurs. Marseille, c’est la lumière mais aussi l’horizon parce que le soleil se couche dans la mer. On a cette lumière d’ouest absolument sublime et l’horizon infini qu’offre la mer.

Quel est le premier endroit où se rendre lorsqu’on arrive à Marseille ?

C’est difficile car il y a beaucoup d’endroits atypiques à Marseille. C’est comme une succession de villages. Lorsque je me rends dans une ville que je ne connais pas, j’ai tendance à grimper tout en haut pour avoir un certain point de vue, donc je dirais que le premier endroit où aller est Notre-Dame de la Garde qui permet d’avoir une vision fabuleuse sur toute la ville. Aller au sommet du sommet permet d’embrasser d’un regard toute la ville et la campagne environnante.

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Notre-Dame de la Garde – ©DR

Quelle est la soirée idéale à Marseille ?

Sans parler uniquement de Marseille, la soirée idéale se passe entre amis. Un apéro sur une terrasse ensoleillée, que ce soit la nôtre ou celle d’un café. Marseille est avant tout une ville d’extérieur. Je dis peut-être cela car je suis une ancienne parisienne. Donc pour moi, l’idéal, c’est une soirée ouverte sur l’extérieur ou alors un pique-nique au bord de la mer.

Confiez-nous un secret sur Marseille.

N’étant pas native de Marseille, j’ai bien peur de ne pas en connaître ses secrets. C’est une ville avec des rues parfois très étroites où passe à peine une voiture et il y a beaucoup de traverses qui sont à découvrir. Je pense qu’il y a un vrai Marseille secret pour les gens qui se promènent et qui aiment marcher. Car dès qu’on quitte le centre et qu’on commence à se balader dans la colline – car c’est une ville collineuse à l’instar de Lisbonne – on découvre tout à coup, au détour d’une ce ces petites rues, un figuier qui sort d’un mur. Pour moi, le secret de Marseille, c’est cet espèce d’équilibre entre l’extrême sud de la France et l’horizon vers des cultures encore plus méditerranéennes, voire même orientales. C’est un rythme de vie différent.

Quel est votre quartier préféré de Marseille ?

C’est encore une fois difficile car mespréférences varient selon mon humeur. Je suis très partagée, il y en a deux à vrai dire. Le vieux port de Marseille est quelque chose de grandiose. J’aime beaucoup ce quartier-là qui se situe dans le 1er arrondissement. Mais j’apprécie aussi beaucoup le 7ème arrondissement. A l’époque, c’était surtout des maisons de maçons mais aujourd’hui c’est un quartier plus résidentiel qui a conservé un certain cachet, avec de la pinède et des bouts de jardins. C’est un quartier de promenade avec de jolies maisons de rue. Et souvent, on voit la mer en contre-bas. J’ai d’ailleurs la chance d’habiter sur la colline du Roucas. Mais j’aime aussi le côté très urbain de Marseille, étant une ancienne parisienne. Il y a énormément d’endroits typiques particulièrement beaux. Le quartier du Panier est magnifique tout comme le Cours Julien. Les villes du bord de mer ont cette qualité de nous ouvrir sur l’ailleurs et c’est ce que j’aime tout particulièrement à Marseille.

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La colline du Roucas – ©DR

Quel est votre plat local préféré ?

J’aime énormément le poisson et pourtant je ne suis pas une adepte de la bouillabaisse. Ce que j’adore, ce sont tous les légumes du sud et les plats qui en découlent. Finalement, c’est plutôt la cuisine italienne, ou du moins méditerranéenne qui me séduit le plus. J’aime les plats cuisinés avec beaucoup d’ail. La figue est mon fruit préféré et mon petit plaisir est de la cueillir mûre sur l’arbre.

Quel est le cliché le plus vérifié sur les marseillais ?

Je crois qu’un marseillais au volant craint dégun comme on dit là-bas. Il a un aplomb formidable dans la transgression (rires). Le marseillais est rebelle à l’autorité. Mais cette souplesse dans les règlements a aussi un côté très humain ce que j’apprécie beaucoup. On râle beaucoup, mais on règle les choses plus à l’amiable en s’expliquant. C’est une ville qui ne rentre pas dans les clous, mais c’est aussi ce qui dépasse des clous qui fait son humanité parfois.

Qu’y-a-t-il de plus marseillais en vous ?

J’aimerais avoir réussi à adopter le rythme du sud qui est moins trépidant, malheureusement je ne suis pas sûre de courir moins car je cours dès que je repars de Marseille. Je ne suis pas sûre qu’on devienne marseillais quand on ne l’a pas été. Finalement, ce qu’il y a de plus marseillais chez moi, ce sont mes enfants car l’un d’eux est né à Marseille et l’autre y a grandi. Ce sont eux qui font le vrai lien entre la ville et moi.

Que vous manque-t-il lorsque vous êtes à Marseille et, au contraire, lorsque vous n’y êtes pas ?

Ce sont mes amis de toujours qui me manquent le plus à Marseille. Alors je les fais venir à moi, et ils viennent passer quelques jours à la maison. Finalement, ce qui me manque, ce sont ces moments de ma vie d’étudiante parisienne où on sortait beaucoup et à l’improviste. Je n’ai plus cette immédiateté à Marseille. En revanche, lorsque je pars, la lumière me manque. Je travaille en majorité dans le nord de l’Europe, donc lorsque je quitte Marseille, j’ai un besoin criant de cette luminosité si propre au sud.

Quel air ou chanson résume le mieux la ville de Marseille ?

J’ai envie de dire une boutade qui me vient à l’esprit. Je crois que les paroles sont « Le ciel est bleu, la mer est verte, laisse un peu la fenêtre ouverte ». J’avais écrit cette citation dans une dissertation sur l’évasion en faisant un parallèle avec un passage de Moderato Cantabile de Marguerite Duras or mon professeur n’avait pas du tout apprécié ce trait d’humour. Je ne sais plus de qui est cette chanson mais cette phrase résume bien la ville de Marseille.

Sandrine Piau, récital

Samedi 19 janvier à 20h

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