

San Miguel de Tucuman
Je suis né dans la province de Tucuman, dans une petite ville au climat subtropical, très verte, avec des montagnes… rien à voir avec Buenos Aires !
J’étais enthousiaste à l’idée d’y aller, c’était l’opportunité pour moi d’étudier l’opéra (au Studio Opéra du Teatro Colón, ndlr)… Je n’y ai pas passé beaucoup de temps – trois ans – et la première année était très excitante. L’école de l’opéra se situait à l’intérieur même du très beau Teatro Colón; on entendait l’orchestre répéter sur scène quand on se rendait aux cours…
Quant à la ville, elle est d’une grande beauté, et très européenne – il y a un peu de tout, certains quartiers vous rappellent l’Espagne, d’autres font penser à Paris…
Buenos Aires sonne comme un tango. Quand vous écoutez un morceau de Piazzola, vous pouvez voir et ressentir l’essence de Buenos Aires.
La couleur: j’imagine, au coucher du soleil, la grande avenue du 9 juillet avec ses monuments… et tout est ocre.
L’odeur… cela va vous paraître étrange (il rit) ! C’est un mélange entre l’odeur d’acier dans le métro et celle du Teatro Colón. Il a une senteur très particulière, je l’ai encore dans le nez et je ne l’oublierai jamais. C’est un mix entre l’odeur du bois et celle du tissu des fauteuils et du rideau de scène.
Le Teatro Colon à Buenos Aires
Ma première impression de Buenos Aires était que tout y était plus grand, plus fort – y compris les émotions des gens. C’était surprenant. Tout était le double de ce à quoi j’étais habitué, un peu théâtral, cela fait parfois penser aux italiens.
Oh, ils disent « tango » et « Maradona » ! Ou plutôt « tango et Messi » aujourd’hui. Tout le monde relie l’Argentine au tango, mais c’est une musique qui vient uniquement de Buenos Aires. Dans le Nord de l’Argentine, nous avons un autre genre – une musique folklorique, comme la zamba, la chacarera ou l’escondido, qui trouve ses racines dans la musique baroque espagnole du 16e siècle.
J’étais très content de m’y installer car cela me permettait de d’enrichir mon parcours de musicien. Ce qui me manquait, c’était bien sûr ma famille et les amis, la maison, les rues… mais aussi la langue. Certes, c’est toujours de l’espagnol, mais l’accent et le vocabulaire ne sont pas les mêmes ! C’est une autre façon de parler.
Mais c’est assez excitant d’habiter dans une autre grande ville – je suis un fils adoptif à Madrid. Vous ne le savez peut-être pas, mais je suis à moitié espagnol, même si mon nom de famille, Fagioli, est d’origine italienne – ma mère vient de Cantabrie, une région dans le Nord de l’Espagne. J’ai d’ailleurs un passeport espagnol !
Et même si l’Argentine me manque, je découvre aussi de nouvelles choses – comme la cuisine espagnole, que j’adore !
Churros
Callos madrilenos – des tripes à la madrilène ! Ou du jambon Serrano, oh mon Dieu ! Ou des churros avec un chocolat chaud, c’est très typique de Madrid.
A Tucuman, ce serait un très bon dîner, avec la famille ou chez des amis (en Argentine, on se retrouve les uns chez les autres, plus que dans un bar). J’essaye d’y retourner une fois par an, et j’y serai à Noël.
A Buenos Aires – se balader rue Corrientes et passer la soirée dans l’un des théâtres – cette rue est un peu le Broadway de Buenos Aires, on y joue partout des comédies musicales et des pièces de théâtre.
A Madrid, ah, ça peut être une soirée studieuse avec une partition… ou alors j’appelle des amis et leur dis « Je ne veux plus étudier, allons dîner ! »
Avenida Corrientes à Buenos Aires
CLIQUEZ POUR PLUS D'INFORMATIONS
(cet article a été publié pour la première fois le 7 décembre 2017)