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Le portrait de Marie Sibillat

Si vous pouvez assister aux concerts du Théâtre des Champs-Elysées, c'est en partie grâce à Marie Sibillat qui depuis 13 ans fait le lien entre les artistes, l'administration et la technique pour vous permettre de vivre de délicieux moments.

Quel est votre fonction actuelle au sein du Théâtre ?

Je fais partie de l’équipe de production du TCE qui comprend 6 personnes dont le directeur de production.

J’ai deux domaines d’intervention : l’opéra jeune public et participatif que nous produisons tous les ans - participatif car le public intervient (chant, chorégraphie…) à des moments précis du spectacle. Cette spécificité nécessite, environ 2 ans avant l’évènement, un travail d’adaptation de l’œuvre à la jeunesse avec des insères de moments participatifs qu’on regroupe dans un matériel pédagogique complet qu’on met à la disposition des écoles afin que les élèves arrivent préparés.
C’est également une production d’opéra avec une équipe de création, musicale, un orchestre des chanteurs des comédiens qui viennent répéter durant 6 semaines avant une série de 15 représentations dont les 2/3 sont réservées au public scolaire.

Les concerts du TCE, parmi les 210 levers de rideaux qu’on compte chaque année, au TCE il y a les représentations d’opéra scénique du TCE évidemment, les concerts et spectacle de danse qui nous viennent de producteurs extérieurs et les concerts du TCE, on en compte environ 35. On parle de concert TCE car la programmation et les artistes sont choisis par notre directeur général : ces soirées s’inscrivent au même titre que les opéras qu’on produit dans la politique artistique qu’il défend et souhaite partager avec le public.

Dans ces deux domaines, je veille à la mise en œuvre (négociation et mise en place d’un budget, rédaction des contrats, établissement et suivi des plannings, suivi de réalisation du matériel pédagogique, suivi administratif...) et je veille à leur bonne exécution (accueil, suivi des répétitions, ateliers jeune public, besoins logistiques...) afin de donner aux équipes artistiques les meilleures conditions de création et de production.

 

Depuis combien de temps travaillez-vous au Théâtre des Champs-Elysées et pourquoi avoir choisi d’y travailler ?

Quand j’y pense ça fait déjà un bon nombre d’années et ça ne me rajeunit pas !
Je suis arrivée au Théâtre en septembre 2012, saison où on fêtait le centenaire du Théâtre. Avant d’arriver au TCE je travaillais au Festival d’Aix en Provence, toujours au service production. Je passais 8 mois dans les bureaux à Paris et descendais 3 mois et demi dans le sud où avaient lieu répétitions et représentations d’opéra et de concerts, c’était l’effervescence musicale ! Ces déplacements sont devenus très compliqués à concilier avec mes enfants en bas âge. J’ai cherché un endroit qui concilie stabilité géographique et création artistique. J’ai été extrêmement chanceuse d’intégrer le TCE : finalement j’ai beaucoup plus d’occasions de concerts et d’opéra sur l’année que durant une édition de festival ! Et c’est fabuleux de travailler dans un théâtre où il est possible de s’extirper du bureau quelques instants pour assister à une répétition.

 

Ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Aucune journée ne se ressemble, ou disons qu’elles ont toutes en commun d’être différentes ! On ne s’ennuie pas.

On jongle avec le temps : on passe de dossiers qui concernent un évènement qui aura lieu dans deux années (au fur et à mesure on comprend le processus de création et ses différentes étapes de fabrication, c’est passionnant !) puis on revient à la réalité du moment : l’accueil d’un orchestre ou d’un artiste, le bon déroulement des répétitions et les derniers détails techniques, la rencontre avec un accordeur d’un piano, piano qui a nécessité de nombreux échanges avec l’agent avant que le pianiste fasse son choix par exemple : tout reprend sa place et on peut se remémorer le fil de l’histoire.

Ce qui me plait également c’est le fait de travailler en équipe, avec le régisseur des concerts pour les questions techniques, mes collègues du service relation avec le public ou du service édition et multimédia pour la mise en place du matériel pédagogique et des ateliers jeunes public ; mes collègues du service comptabilité pour le suivi financier de ces évènements, réaliser qu’on œuvre tous ensemble je crois que c’est ce qui me plait le plus.

 

Avec qui travaillez-vous au quotidien ?

On dit qu’à la production, on est une courroie de transmission. On est le réceptacle de beaucoup d’informations car nous sommes en lien direct avec les artistes avec lesquels on doit maintenir un cadre (financier, planning etc) établi à l’avance, donc souvent les infos transitent par nous. Le tout est de savoir quand et à qui relayer l’info. Certaines choses doivent être traitées en urgence, d’autres méritent réflexion, voire ont besoin de rester en jachère avant d’être remaniées. Cette gestion du dosage urgence/attente, c’est à nous de la contrôler.

Au quotidien je travaille avec d’autres membres de l’équipe de production, on fait des points hebdomadaires pour échanger sur nos questions. On essaie de se tenir informées des questions ou problématiques qu’on rencontre. C’est toujours bien d’avoir le retour de nos collègues qui ont peut-être été confrontées à ces mêmes problématiques.

Sur mes dossiers, je travaille en binôme et suis secondée notamment pour la mise en œuvre logistique des évènements ce qui occasionne pas mal d’échanges réguliers.

En dehors du service production je dirais que le régisseur général qui gère le courant de tout ce qui se passe dans la maison reste mon interlocuteur privilégié, c’est lui qui me ramène à la réalité du plateau. Si une demande est possible, la régie me le confirmera, si techniquement la demande n’est pas recevable, alors nous devrons trouver une alternative qui convienne aux artistes. Tout ceci en maitrisant les couts de production.

 

Quel est le premier morceau de musique que vous vous souvenez avoir entendu dans votre vie ?  

J’ai dû utiliser mon joker en interrogeant ma mère car je sais qu’elle nous chantait beaucoup de chansons quand on était enfant. « Ma » chanson c’est celle de Guy Beart « l’eau vive ».

Joyeuse rapide et effrontée, ça me va bien, d’après ma mère...

 

Une rencontre qui vous a particulièrement marquée au Théâtre des Champs-Elysées ?

Une équipe audiovisuelle venait faire la captation d’un concert sur lequel je travaillais. L’un des techniciens était un ami d’enfance pas vu depuis… mes 10 ans. Depuis, j’ai eu l’occasion de le revoir, il a d’ailleurs quelques pièces à conviction (photos) à me remettre -- Nicolas si tu lis ce questionnaire ne m’oublie pas ! Le monde est petit et le théâtre une grande famille, comme le précise souvent Michel Franck notre directeur !

 

Votre moment préféré lors d’un concert ?

Etre en régie au plateau au tout début d’un concert. On assiste à l’entrée sur scène de chaque artiste, on les voit se concentrer faire des blagues ou faire le vide avant de rentrer sur scène, on entend les applaudissements depuis les coulisses, toujours impressionnant. Le moment des bis également, pour ces mêmes raisons.

Assister à un opéra scénique depuis les coulisses est passionnant : découvrir l’envers du décor, comprendre que chaque top lancé en régie a des répercussions au plateau (ceux qui entrainent des changement en lumières, les entrées des solistes, les mouvements de décor etc), c’est un autre spectacle dans le spectacle. Pouvoir y assister c’est magique.

 

Pour vous, le Cercle des Mécènes c’est…

Un groupe de passionnés de musique et qui s’impliquent selon leurs moyens en soutenant des projets artistiques au TCE.

C’est un cercle vertueux, je crois que pas mal de lien se tissent au sein de ce groupe de mélomanes impliqués. Ils et elles contribuent au fait que cette magie artistique continue.