Le portrait de Françoise Testa
Le spectacle est dans les coulisses…
Découvrez Françoise Testa, ouvreuse depuis 45 ans
Quelle est votre fonction au sein du Théâtre ?
Je fais partie de l’équipe d’accueil en tant qu’ouvreuse.
Depuis combien de temps travaillez-vous au Théâtre des Champs-Elysées ?
Cela a fait 45 ans ce mois de février 2023.
Comment avez-vous découvert la musique classique ?
C’est « Le Grand Echiquier » de Jacques Chancel qui m’a permis de découvrir la musique classique, mais c’est au TCE que j’ai véritablement fait mon éducation musicale.
La première fois que vous êtes venue au Théâtre des Champs-Elysées ?
C’était pour venir y travailler, je n’y avais jamais pénétré auparavant.
Comment définiriez-vous votre attachement à ce lieu ?
A part quelques rares exceptions, j’y ai fait mes plus belles rencontres musicales et humaines.
Une anecdote à nous partager ?
Lors des représentations du Ring de Daniel Mesguich en avril 1988, chaque soir donnait lieu en fin de représentation à une véritable joute entre les huées des spectateurs choqués par la mise en scène et les applaudissements nourris des autres, réactions épidermiques et effervescentes d’un public qui en venait presqu’à s’empoigner, choses que je n’ai plus jamais revues depuis cette époque.
Ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Accueillir les spectateurs dont certains sont devenus de véritables amis et découvrir de merveilleux artistes. Transmettre aussi le goût de la musique à un jeune public néophyte. Une Cenerentola très réussie de ce début d’année a permis à des enfants d’écoles primaires d’accéder à cette œuvre et de l’apprécier à la vue de leurs réactions enthousiastes à l’issue des représentations.
Votre meilleur souvenir au Théâtre des Champs-Elysées ?
Difficile de choisir le meilleur souvenir parmi la multitude d’œuvres que j’ai pu découvrir durant ces quatre dernières décennies. J’ai eu le privilège d’écouter les plus grands orchestres, les plus grands chefs et les plus grands interprètes des cinquante dernières années. Si je devais évoquer un souvenir précis, resté gravé dans ma mémoire, ce serait la représentation du Requiem de Verdi par l’orchestre philharmonique de la Scala de Milan dirigée par Claudio Abbado en 1979. Le public était tellement subjugué par cette interprétation magistrale qu’il est resté longuement silencieux avant d’exulter dans un tonnerre d’applaudissements que je n’ai plus jamais revécu depuis.
L’œuvre artistique qui vous émeut le plus ?
A vingt ans j’écoutai pour la première fois au TCE une œuvre de Wagner, l’ouverture de Rienzi, et depuis je suis tombée dans son œuvre entière un peu à l’image d’Obélix tombé dans la potion magique. La Tétralogie et Tristan und Isolde n’ont pas cessé depuis cette période de nourrir mes émotions musicales.
Votre hobbie quand vous n’êtes pas au Théâtre ?
Le 7e Art fait partie de ma vie depuis ma plus tendre enfance et continue de me captiver.
Quel lien entretenez-vous avec les Mécènes du Cercle ?
Vu mon poste actuel au deuxième balcon, je n’ai pas l’occasion de rencontrer des mécènes si ce n’est un en particulier avec qui j’entretiens depuis des années d’excellents rapports.