Elisabeth I au cinéma : les looks décryptés. Maquillage – coiffure – costumes
Avant de vous faire découvrir l’incarnation de la Reine Elisabeth I par Maria Agresta dans Roberto Devereux, on vous a préparé un tour d’horizon des reines Elisabeth au cinéma, avec les commentaires de Karine (maquillage), Coralie (coiffure) et Fred (costumes) qui créent actuellement les personnages de Roberto Devereux !
Bette Davis, en 1939 et en 1955
Commentaires de notre équipe
Fred (costumes): ce type de fraise n’existe pas. Ces espèces de shtrombillons qui sortent de la fraise, on n’a jamais vu ça !
Commentaires de notre équipe :
Karine (maquillage) : Ces sourcils-là, c’est plutôt la mode des années 1950 ! Ah mais voilà : le filme a été tourné en 1955. A l’époque d’Elisabeth, les femmes se rasaient les sourcils et le front, c’était la mode. Et surtout, les sourcils n’étaient pas redessinés par-dessus !
Coralie (coiffure) : dans tous ces films, on voit les sourcils. Mais je pense que c’est plutôt parce que les actrices ne voulaient pas se faire raser les sourcils, c’est plus dur à vivre en dehors du tournage qu’un crâne rasé !
Fred : Pour la fraise, ça se pourrait. En revanche, le col autour est étrange, c’est complètement baroque. Mais c’est rigolo ! En fait, pour les costumes, ce n’est que dans les années 1980 que l’on a appris comment étaient véritablement faits les costumes d’époque, grâce au travail de Janet Arnold, une dame britannique (historienne de la mode, ndlr) qui a passé sa vie à retrouver les costumes d’origine et à les découdre pour voir comment ils étaient faits.
1992 : lorsqu’Elisabeth Ière était jouée par un homme
Commentaires de l’équipe
Fred: ah, voilà, c’est là qu’on commence à voir un costume très ressemblant. Et vu que le film date de 1992, je dirais que c’est l’effet du travail de Janet Arnold qui commence à apparaître.
Judi Dench dans Shakespeare in Love (1998)
Commentaires de l’équipe
Karine et Coralie : voici très certainement l’inspiration de David McVicar pour le personnage d’Elisabetta, et pour le maquillage, et pour les cheveux. On a des cheveux en forme de cœur, où se place une tiare qui suit le mouvement.
Fred : Les gerbes de blé qui sortent de la fraise, c’est assez fantaisiste, parce que tu ne verrais jamais une fraise comme ça. En revanche, les perles dans les cheveux, c’est très juste, et le bijou est très proche de ce qui pouvait se faire à l’époque. Ceci dit, pour la fraise, il est possible qu’ils l’aient réalisée comme ça pour ne pas tasser Judi Dench, qui est assez petite, davantage.
Cate Blanchett : les jeunes années d’Elisabeth
Karine: je pense qu’à l’époque de la Renaissance, on ne se maquillait pas autant qu’on le voit sur certaines représentations. Les femmes avaient le teint blafard parce qu’elle ne sortaient pas…
Coralie : Pour les cheveux – comme je disais, ce ne sont pas des perruques au début du règne d’Elisabeth I – je pense que c’étaient des coiffures qui duraient longtemps et avec lesquelles les femmes dormaient.
Fred : C’est mignon, mais jamais tu n’étais comme ça à l’époque ! Prenez n’importe quelle peinture, on voit que c’est beaucoup plus travaillé. Il y a toujours un moment jaboté, un grand travail de coiffure. C’est à partir du 18e qu’on a commencé à travailler avec les cheveux au naturel.
NDLR : il est dit qu’Elisabeth Ière a grandement contribué au retour à la mode des perruques (elle en aurait possédé une centaine à la fin de sa vie). Les dames de la cour, pour l’imiter, se sont mises à porter des perruques teintes en roux ou en doré. Pour ce qui est du maquillage, sa jeunesse et sa beauté étaient un outil politique pour celle qui est restée plusieurs décennies sur le trône, et elle se devait de rassurer ses sujets quant à sa santé. Chaque jour, ses femmes de chambre mettaient quatre heures à la préparer aux apparitions publiques. Pour le visage, on lui appliquait la céruse (un pigment blanc opaque à base de plomb et de vinaigre) et un rouge à lèvre à base de cire d’abeille et de colorants à base de plantes. Le résultat s’appelait… “mask of youth” !
Helen Mirren (2005)
Karine et Coralie : C’est un look que nous aurons aussi dans l’une des scènes, pour ce qui est de la coiffure et de la tiare.
Karine : pour le maquillage, je pense que c’était comme ça – ou comme Judy Dench. Celles qui ne sont pas maquillées, en fait !
Fred : Très beau !
Fred : l’iconographie est très juste pour le dessin de la fraise au 17e !
Fred: c’était très beau, ce film ! Pas très juste, en fait, mais très beau !
Coralie : En revanche, pour Elisabetta dans Roberto Devereux, on n’aura pas du tout les bouclettes sur le front.
Fred : Ce qui est étrange, ce sont les choses qui partent de ces cheveux. Mais pour la fraise, ce n’est pas impossible, on voit parfois ces fraises qui ne tiennent pas vraiment.
Cet article a été inspiré par celui de Katie Robinson pour Town & Country Magazine. Pour découvrir d’autres versions de la vie de la reine Elisabeth, jetez un coup d’oeil ici.
And the winner is ?
Fred: Quentin Crisp en 1992 et Helen Mirren !
Karine et Coralie : Judi Dench et Helen Mirren !