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A la rencontre de... Manon Lamaison

Portrait de Manon Lamaison
Manon Lamaison - DR

Jeune soprano à l'ascension fulgurante, Manon Lamaison a fait ses débuts sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées dans Une petite Flûte, opéra participatif d'après Mozart. Elle est de retour pour sa première Sœur Constance dans Dialogues des Carmélites de Poulenc sur un texte de Bernanos.

La musique, vocation précoce ou gène familial ?
Mes parents nous ont mises au piano avec ma sœur au même titre qu’ils nous ont fait faire du sport. Le piano a pris chez moi et il est devenu mon meilleur ami. En y réfléchissant, c’est de raconter des histoires qui me plaît. Alors le piano, la musique, le chant…qu’importe le moyen, tant qu’on me raconte une histoire, je serai captivée.

Une rencontre décisive
Je n’étais pas présente pour cette rencontre, mais vers mes 9 ans, lors d’un examen de piano dans ma petite ville du sud-ouest, les membres du jury ont dit à ma maman qu’elle devait me faire passer le concours du conservatoire de Toulouse en piano pour aller plus loin. Alors, nous avons déménagé pour ma sœur et moi… Merci papa, merci maman.

Votre premier choc musical ?
Je crois que mon premier souvenir marquant était avec mon père lors d’un concert à la salle Gaveau. Nous étions allés voir un spectacle avec Jean Piat et Pascal Amoyel dans lequel Jean Piat lisait des lettres de George Sand et Pascal Amoyel les illustrait avec des pièces pour piano de Chopin. Je ne savais pas qu’avec autant de simplicité nous pouvions être autant bouleversés. C’est à partir de ce moment-là que j’ai voulu faire des spectacles qui racontent des histoires.

Manon et Sarah Lamaison
Manon et Sarah Lamaison - DR

 

Une source d’inspiration ?
Ma petite sœur au quotidien. C’est la personne la plus courageuse que je connaisse. Elle va jusqu’au bout de ce qu’elle entreprend, elle donne tout ce qu’elle a et elle ne fait aucune concession. Elle est mon plus bel exemple. 

 

Comment décririez-vous votre métier ?
Un peu anachronique dans notre société où tout va très vite. Pourtant, c’est un métier essentiel qui me permet de garder de l’espoir en l’humanité. 
Il est nécessaire à ma joie de vivre. J’ai l’impression de vivre une vie avec des points en plus, des bonus. Parfois, je n’ose pas trop dire combien je suis heureuse de jouer ; cela me paraît un peu indécent quand je vois autour de moi des personnes qui travaillent très dur dans des métiers qui ne leur plaisent pas. Je mesure la chance que j’ai.

Un rituel avant d’entrer en scène ?
C’est assez simple, je relis mes partitions et je fais parfois quelques respirations carrées quand je suis stressée. Je bois de l’eau aussi, comme beaucoup de gens finalement.

Votre répertoire de prédilection
 La Pop ? J’adore chanter de la pop à ma sauce. Pour la musique classique, je n’en ai pas. J’aime vraiment tout. Le choix est impossible. Mon plaisir vient justement de la diversité. Chanter côte à côte Véronique Sanson et La Traviata me paraît être une excellente idée. 

Votre plus grande émotion en tant que spectatrice
Je garderai toute ma vie le souvenir du Requiem de Mozart créé au Festival d’Aix-en-Provence par l’ensemble Pygmalion. J’y suis allée seule et j’étais en plein milieu du Théâtre de l’archevêché. Une petite fille était assise à côté de moi. Elle a passé son temps à me regarder car j’ai pleuré dès la première note et jusqu'à ce que je sorte du Théâtre. Depuis, j’essaie d’aller à tous les concerts de l’ensemble Pygmalion. Totalement fan !

Vos passions en dehors de la musique ?
C’est une question difficile. Je suis quand même obsédée par mon travail. Après j’aime rire, à la folie. Une journée sans rire est une journée perdue pour moi. Tout est prétexte à rire. Je suis très curieuse alors beaucoup de choses peuvent me passionner et mes passions changent. Je fonctionne par obsession. Mais c’est vrai que j’aime beaucoup travailler quand même. D’ailleurs, je pars aussi en vacances pour aller travailler. Chaque année depuis 4 ans, je vais en Louisiane pour présenter l’opéra et la musique classique dans l’école de mon meilleur ami. On s’amuse beaucoup et pourquoi pas en profiter pour aller passer une ou deux auditions outre-atlantique… Mêler l’utile à l’agréable, c’est comme ça que j’aime vivre ma vie. 
Cependant, il y a un seul endroit où je suis vraiment très contente de lâcher la musique, c’est quand je rentre au pays basque. Là-bas, c’est du sérieux, faut profiter. 

Si vous n’étiez pas musicienne, vous seriez…
Le domaine de la santé m’attire. C’est génial, on peut aider et on aura toujours besoin de ces professions. Le métier d'ingénieur m’attire également et plus spécifiquement dans un domaine où on réfléchit à faciliter la vie des gens et à la rendre plus accessible. Par exemple, les logements qui ne sont pas optimisés ou les endroits qui ne sont pas accessibles…. Ça me rend dingo. 

Le plus belle des carrières serait…
Que j’ai du travail souvent, le plus souvent possible et que je garde toujours la même joie de le faire. 

Votre playlist idéale en cinq titres…
x3 ou presque, oups… Celle du moment en tout cas : 
Dalida : La plus belle du monde
Schubert : An die Musik
Véronique Samson : Bahia
Sibelius : Etude N.2, opus 76
Haendel : "To Thee, Thou Glorious Son of Worth", Theodora
Beethoven : Concerto n° 4 pour piano
Legrand : Yentl, A piece of sky
Mozart : Ouverture des Noces de Figaro
De Bousset : Pourquoi doux rossignol
Maitia Nun Zirá? (chant populaire basque)

Luis Mariano : Il est un coin de France
Rameau : "Viens hymen", Les Indes Galantes
Mickael Jackson : Ben 
Strauss : "Trio final", Le Chevalier à la rose
Dolly Parton : Coat of many colors
Michel Berger : Pour me comprendre
Nougaro : Toulouse
Hahn : Le Rossignol éperdu, Hivernale

Retrouvez Manon Lamaison dans
Dialogues des Carmélites | Poulenc - sur un texte de Bernanos
4 au 12 décembre 2024
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