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    Le portrait d'Yves Jouen

    Quelle est votre fonction actuelle au sein du Théâtre ?

    Directeur technique

     

    Depuis combien de temps travaillez-vous au Théâtre des Champs-Elysées et pourquoi avoir choisi d’y travailler ?

    J’y travaille depuis 1 saison.

    Michel Franck m’a fait l’honneur de me solliciter pour postuler.  J’ai accepté avec plaisir. Je connaissais l’équipe de direction et l’équipe technique du TCE pour les avoir côtoyées au cours de co-productions avec l’Opéra National de Bordeaux où j’occupais le poste de directeur de production et de la technique. En choisissant le TCE je savais pouvoir travailler avec les plus grands artistes de la musique classique et servir de grandes productions d’Opéra en création.

    Les projets concernant l’équipement sont ambitieux et passionnants et complètent l’intérêt du poste que j’occupe.

    Familier avec le fonctionnement des grands théâtres nationaux, j’étais curieux de participer à celui d’un théâtre de statut privé avec une équipe resserrée.

     

    Comment avez-vous appris votre métier ?

    Après les études générales j’ai passé un concours pour être professeur certifié dans l’industrie du bois. J’ai enseigné quelques années puis quitté la fonction publique d’état pour tenter l’aventure d’entrer dans le monde du spectacle. J’ai eu l’opportunité de travailler dans un grand atelier de construction de décors de la région parisienne qui était une coopérative ouvrière de production. J’y ai progressé en prenant des responsabilités au fil du temps. D’abord à l’atelier puis au bureau d’études, puis directeur technique et enfin directeur général.

    J’ai pu pendant cette période travailler sur de grands événements, la célébration du 150ème anniversaire de Hermès, des expositions au Grand Palais scénographiées par Richard Peduzzi, Pier Luigi Pizzi et d’autres. Des décors de théâtre et d’Opéra pour les plus grandes maisons françaises. J’ai touché au cinéma en participant au suivi des constructions des décors studio du film La Reine Margot réalisé par Patrice Chéreau. Cette dernière expérience m’a permis un détour par le cinéma ou j’ai exercé en tant que 1er assistant décorateur pendant 5 ans.

     J’ai eu l’occasion en 1998 de devenir directeur technique de l’opéra de Rouen qui avait fermé presque 2 années, il fallait reconstituer des équipes et rénover les équipements scéniques. Ca a été une expérience fantastique. Je n’ai plus jamais quitté ce milieu et ces fonctions. J’ai exercé après l’Opéra de Rouen, au 104 Paris, au Théâtre National de Chaillot, à l’Opéra-Comique, à l’Opéra National de Bordeaux et me voici pour terminer ma carrière au Théâtre des Champs Elysées.

     

    Ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    Le développement jusqu’à l’aboutissement d’un projet. La rencontre avec les artistes en création, les visions différentes des œuvres. La mobilisation des équipes pour parvenir à l’objectif. La fabrication des décors, costumes et accessoires. Le résultat final qui constitue une aventure humaine remarquable, unique et éphémère.

     

    Avec qui travaillez-vous au quotidien ?

    Mes collègues directrices ou directeurs qui coordonnent et animent les équipes. Des techniciennes et techniciens des métiers de la scène, des artistes scénographes, éclairagistes, costumiers, vidéastes. Des artisans pour les fabrications.  Mais aussi des théâtres partenaires en France ou à l’étranger qui coproduisent ou louent nos productions.

     

    Quel est le premier morceau de musique que vous vous souvenez avoir entendu dans votre vie ?

     Celui qui m’a le plus touché et qui me touche encore c’est dans Dido and Aeneas de Purcell : Acte 3 « When I Am Laid in Earth ».

     

    Pour vous, le Cercle des Mécènes c’est…

    Une communauté qui choisit de donner son soutien à un théâtre ambitieux, qui offre à voir et entendre de grands artistes et de grandes œuvres. J’imagine que toutes et tous recherchent les sensations que procurent le spectacle vivant mais sont aussi curieux d’aller à la découverte de ce qui se passe dans la « fabrique » de ces œuvres et la passion qui anime toutes les personnes qui y contribuent. J’aimerais que les contributions permettent à des personnes de découvrir la musique au travers le spectacle vivant.

     

    Des idées de projets pour la retraite ?

    J’aspire à me reposer et prendre le temps de la contemplation mais je n’imagine pas couper définitivement avec le spectacle. J’aimerais, si le besoin existe, pouvoir partager mon expérience pour aider de jeunes artistes ou des projets originaux. Participer à la réflexion de l’écoresponsabilité dans le spectacle vivant qui est un sujet primordial.