Christian Lacroix : un peu plus de Goya, un peu moins de Marie-Antoinette
Publié le 26/11/2019
Pour sa première mise en scène d’opéra, James Gray est entouré d’une équipe en or : Santo Loquasto aux décors, Bertrand Couderc (lumière) et Christian Lacroix pour les costumes. On vous raconte l’histoire de la création des costumes et vous montre l’envers du décor !
James Gray sur le travail avec Christian Lacroix
– Pour les costumes, Christian m’a envoyé à peu près 9000 références. J’avais envie de lui dire, “Christian, il faut peut-être éditer un peu…” mais figurez-vous que chacune de ces références était incroyable. J’ai attendu d’avoir vu les décors de Santo Loquasto pour prendre la décision : je voulais que la couleur vienne essentiellement des costumes. Santo en était très content, et Christian aussi – il était heureux que je ne lui aie pas dit de mettre tout le monde en t-shirts blancs et jeans !
Quelles ont été vos inspirations ?
– J’ai beaucoup regardé Goya, et même Velasquez, qui est plus ancien (par rapport à l’époque où se situe l’action, ndlr). Je discutais avec Christian de ce que je voulais ou ne voulais pas, il m’a dit “I know! You don’t want it French”. – “I don’t?” – “No, you want more Goya than Marie-Antoinette”*. C’est à peu près ça ! Mais même ça, c’est un défi: il s’agit d’un opéra créé à Vienne, mais écrit en italien sur le texte d’un français, et qui se déroule en Espagne, ce qui paraît étrange.
* (“J’ai compris, tu ne veux pas du français”. “Ah bon?” “Non, tu veux que ce soit plus Goya que Marie-Antoinette”)
Christian Lacroix sur le travail avec James Gray
Et voici donc l’histoire vue par Christian Lacroix, qui a accueilli l’équipe de France 3 dans les ateliers de l’Opéra de Nancy où ont été réalisés les costumes du chœur :
Les costumes vus de près
Vous serez sans doute éblouis par les costumes du Comte et de la Comtesse, dont le luxe ne cesse de titiller les envies révolutionnaires de la maisonnée… mais nous avons choisi de vous montrer le soin apporté aux costumes de deux personnages moins présents : Basilio, le Maître de musique (Mathias Vidal) et Antonio, le jardinier (Matthieu Lécroart).
Les sabots : premier essai de chaussures, finalement abandonné au profit d’une paire de bottes, plus confortable sur scène
Costume d’Antonio : détail
Costume d’Antonio : la chemise
Costume d’Antonio : détail
Costume d’Antonio : détail du tissu
Matthieu Lécroart : photo pour le trombinoscope !
Echantillons pour les costumes du choeur
Echantillons de tissus pour les costumes du choeur
Costume de Basilio : devant
Costume de Basilio : la chemise
Costume de Basilio : derrière
Costume de Basilio : détail
Costume de Basilio : étiquette (fou rire à l’atelier – c’était le mauvais prénom)
Costume de Basilio : détail de tissu
Costume de Basilio : chaussures
Perruques, costumes et décors
Enfin, un coup d’oeil en coulisses pour voir tout ce travail prendre vie sur scène !