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Christian Blackshaw

Dans le monde de la musique classique, certains musiciens ont des carrières mystérieuses. Parmi eux, le pianiste britannique Christian Blackshaw brille d'une lueur singulière. Après un début de carrière fulgurant, et un silence de presque 20 ans, ses auditeurs du premier jour lui vouent un amour inconditionnel. Le 13 septembre 2023, il jouera son premier récital en France, à l’âge de 73 ans. A entendre absolument !

Le déclic : C’est à l’âge de 4 ans que Christian Blackshaw obtient de la part de son père l’autorisation d’utiliser le tourne-disque. La première œuvre qu’il entend, c’est l’ouverture des Hébrides de Mendelssohn. Il est fasciné : la modulation de ré mineur en majeur lui fait jouer le morceau en boucle.

Les études : Natif du Cheshire, Christian Blackshaw étudie au Royal Manchester College et au Royal Academy of Music, puis gagne une bourse pour étudier au célèbre Conservatoire de Leningrad avec Moïssey Halfin. Il est alors le premier étudiant britannique à étudier dans cette institution, en pleine guerre froide. De retour en Angleterre, il étudie avec le légendaire Sir Clifford Curzon.

Révélation : à 29 ans, en 1978, il obtient le 5e prix lors du 6e concours Tchaïkovsky à Moscou (c’est Mikhaïl Pletnev qui remporte le 1er). Quelques années plus tard, Deutsche Grammophon lui offre d’enregistrer le 2e concerto de Rachmaninov en live à Munich : il refuse, ne se sentant pas prêt à cet âge.

Une longue disparition : peu après, sa femme est emportée par le cancer, le laissant seul avec trois petites filles. Blackshaw fait une pause et réserve un maximum de son temps à sa famille et en jouant davantage dans son « petit studio rigolo dans les bois », qu’il appelle « sa datcha », que partout ailleurs – il ne peut supporter les frais de garde qu’engendrerait une carrière internationale. Ce n’est qu’à la fin des années 2000 que son nom recommence à circuler, d’abord en Angleterre, puis en Russie et en Allemagne, grâce notamment à Valery Gergiev.

La renaissance : son interprétation de l'intégrale des sonates pour piano de Mozart a fait l'objet d'un enregistrement live au Wigmore Hall parue en quatre volumes, salués unanimement par la critique et couronné de plusieurs prix (Best Classical Recordings 2015 Gramophone's top 50 Greatest Mozart Recordings).

Il admire : Sviatoslav Richter, Artur Schnabel, Edwin Fischer, Clifford Curzon, mais aussi Alfred Brendel et, en dehors du monde pianistique, Maria Callas et Herbert von Karajan.

Son répertoire : À la fois virtuose et humble, il ne s’aventure pas dans des répertoires pointus ou dans la création contemporaine. Son imagination est surtout nourrie des chefs-d’œuvre allant de Mozart aux compositeurs romantiques.

On l’a entendu avec : Valery Gergiev, Sir Simon Rattle, Gianandrea Noseda, Yuri Temirkanov, Yannick Nézet-Séguin

Vous le verrez au TCE dans : un programme signature, avec Mozart, Schubert et Schumann, le mercredi 13 septembre 2023.

Découvrez-le en vidéo : Adagio en ré mineur K540 de Mozart.