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8 idées pour faire aimer la musique classique aux enfants

Souvent, les parents n’osent pas emmener leurs enfants au concert… et pourtant, ceux-ci adorent la musique, classique ou non ! Au-delà des spectacles musicaux qui leur sont destinés, voici huit idées pour introduire les enfants à la musique classique.

1) En fond sonore, pour commencer…

Pour les bébés, on recommande souvent la musique baroque, dont les harmonies sont facilement compréhensibles et dont les œuvres présentent un mélange d’émotions moins complexe.

D’une façon générale, il vaut mieux privilégier les œuvres pour instrument solo ou de la musique de chambre : la variété de sons d’un orchestre symphonique ou l’alliance d’une voix d’opéra avec un orchestre apportent beaucoup trop d’informations d’un coup, du moins pour un très petit enfant.

Quelques exemples de musiques à essayer au tout début:
Bach : les concertos brandebourgeois, concertos pour violon et fantaisies pour flûte ;
Vivaldi : Les Quatre Saisons
Mozart : sonates et concertos pour piano, divertissements
Haydn : quatuors
Par la suite, tentez Tchaïkovski, les pièces pour piano de Debussy, les mazurkas de Chopin ou les polkas de Strauss ! En réalité, les enfants sont souvent bien plus ouverts à la musique contemporaine que nous – tentez l’expérience avec un peu de Boulez, vous serez étonnés !

Par la suite, entre 9 mois et 2 ans, les livres musicaux font merveille (éditions Gallimard).

2) Danser

Pour tous les enfants, y compris les bébés, c’est la suite logique… dès qu’une musique leur plaît, ils dansent ! Si vous aimez danser (ou n’avez pas peur du ridicule), dansez avec eux, imitez un petit menuet façon Louix XIV, une polka… mais quelques hochements de tête énergiques peuvent aussi faire l’affaire. Associer expression corporelle et musique leur permettra d’acquérir les prémices d’un sens du rythme.

Parmi les musiques qui plaisent toujours, essayez celles des ballets (comme l’ouverture et la série des danses du Casse-Noisette), mais aussi Dans l’antre du roi de la montagne de Grieg, ou La Chevauchée des Walkyries, par exemple.

Une fois que toute la famille les connaît par cœur… ajoutez un élément visuel. Emmenez tout le monde voir le ballet en vrai ! En général, l’alliance des costumes, décors et danses, avec en prime des morceaux musicaux reconnaissables font un grand effet (à ce sujet, lisez ce récit d’une première fois au ballet, édifiant !). A la maison, on vous conseille vivement la collection de 4 ballets pour enfants du Covent Garden à Londres : dansés par les élèves de l’école de danse du Royal Opera House ainsi que par les danseurs de la troupe, ce sont de petites merveilles qui feront écouter du Prokofiev et du Tchaïkovski à vos enfants sans même qu’ils s’en rendent compte.

3) Chanter ensemble

Vous connaissez les chansons pour enfants… mais on n’est pas obligé de se limiter à « Ah les cro-cro-cro » ! Bien sûr, les musiques drôles et rythmées sont plus faciles à chanter – on en trouve plein chez Rossini.

Par exemple, dans le finale de l’acte I du Barbier de Séville, il n’y a que peu de paroles – même en italien, elles seront faciles à mémoriser. Si vous cherchez des airs de Rossini en français, pensez au Voyage à Reims et au Comte Ory.

(Extraits chantés par les enfants lors de l’opéra participatif Une Carmen au TCE. Prochain opéra participatif: Un Rigoletto d’après Verdi)

Autres exemples, le chœur d’enfants tiré de Carmen, mais aussi les opérettes d’Offenbach (« Voilà, voilà Kleinzach » – très simple à chanter même lorsqu’on n’est pas Placido Domingo; La Barcarolle, le final de La Vie Parisienne (mais aussi tant d’autres airs, comme le refrain « Ses petits pieds font toc toc toc ») :

4) Raconter une histoire

Ce qu’il y a de plus difficile (même pour les adultes néophytes en musique), c’est la supposée absence de narration dans la musique.

Pour apprendre à imaginer en écoutant, choisissez des œuvres comme Pierre et le loup ou Le Carnaval des animaux, qui associent un personnage à un instrument et un leitmotiv, mais aussi les ballets et opéras «narrés».

Ensuite, essayez d’intégrer la mention de ces musiques dans le quotidien (“Courons comme les antilopes!” (du Carnaval), “Tu es content comme le petit oiseau” (de Pierre et le Loup)…

(à lire: notre article sur les meilleurs CDs et applications de ce type pour les enfants !)

5) Assister à un concert

Enfants assistant à un concertIl n’est pas nécessaire de choisir un concert adapté pour enfants. Certes, nous ne vous conseillons pas de commencer par une symphonie de Chostakovitch – mais, d’une façon générale, sachez que tous nos concerts sont accessibles à partir de 3 ans – à vous de choisir celui qui vous paraît le plus sympa !


Quelques conseils :

  • Prévoyez que, la première fois, vous ayez à partir à l’entracte ou même pendant le concert – ce n’est pas bien grave !
  • Choisissez des places près de la sortie ou dans une loge pour pouvoir vous échapper rapidement si nécessaire. Dans une loge, un enfant peut même se lever en toute discrétion et faire quelques pas s’il a du mal à rester immobile.
  • Consultez la durée et le minutage du concert avant de réserver – si la première partie dure 30 ou 40 minutes, elle devrait être accessible même à un enfant de moins de 5 ans.
  • Pour commencer, choisissez un concert en matinée (comme les Concerts du Dimanche Matin, qui ne durent qu’une heure), ou en début d’après-midi.
  • Si vous êtes joueur et connaissez bien l’œuvre qui sera interprétée, proposez ce jeu à votre enfant : faites-lui entendre un extrait d’une quinzaine de secondes et promettez-lui un prix s’il saura repérer ce morceau pendant le concert (par exemple, en vous serrant la main ou en touchant votre coude quand il l’entendra sur scène)

Bien sûr, si vous préférez commencer par un concert ou un spectacle destiné aux enfants, super ! Prochains concerts au TCE : Piccolo, Saxo et Compagnie en janvier 2022, Un Rigoletto (opéra participatif) en février, ou encore Le Petit Prince en avril 2022.

6) Leur faire découvrir un instrument

Pas besoin d’investir ou d’aller loin pour toucher un instrument… nous avons LA réponse : le ukulele ! C’est magique, il n’y a que quatre cordes, et au bout de quelques jours, un enfant de 3-4 ans arrive à sortir des sons tout à fait agréables à l’oreille. C’est probablement le plus gratifiant des instruments, tout en étant parmi les moins chers.

Bien sûr, si vous avez accès à un piano, c’est un instrument formidable et très visuel pour comprendre comment est produit un son ! Autre idée : un xylophone. Mais les enfants préfèrent souvent le ukulele qui ressemble à la guitare des grands.

Enfin, pour de vrais instruments d’orchestre, notez l’atelier “Comment ça marche” (la saison prochaine au TCE, pendant les Concerts du Dimanche Matin), assuré par de vrais facteurs d’instruments qui viendront décortiquer tantôt un piano, tantôt une harpe et expliquer aux enfants comment chaque instrument produit le son.

7) Discuter et partager les émotions

La musique transmet avant tout des émotions… Encore faut-il savoir les repérer !

Quelques idées de questions toutes simples à poser lorsque vous écoutez un morceau de musique ensemble :
– cette musique te rend-elle triste ou joyeux ?
– moi, je trouve que cette musique irait bien avec un jour de pluie, et toi, elle te fait penser à quel temps ?
– On dirait qu’il y a deux personnages qui discutent ! (lorsque vous avez un « dialogue » entre deux instruments ou groupes d’instruments). Le premier a l’air de se plaindre, non ? Que lui répond le second ?

8) Utiliser la musique dans vos jeux

A partir de 5-6 ans, si vous faites une petite fête costumée, créez une pièce ou un petit film home-made, profitez-en pour évoquer la bande-son !

Quelle musique irait avec quel personnage ? Peut-on créer une autre chorégraphie pour la danse de la fée Dragée ? Avec quel instrument illustrer l’arrivée de la méchante fée ?

Plus simple, essayez les ateliers “Comme au cinéma” la saison prochaine au TCE (pendant les Concerts du Dimanche Matin), où les enfants apprendront à animer et sonoriser leurs dessins.

Et vous, avez-vous d’autres astuces ? On est curieux de lire vos expériences !

(c) illustrations Lawrence Slater, que nous remercions chaleureusement